16 novembre 2024
De la passion à l’engagement : le parcours de Laurent Bersier, réalisateur vidéo au service de la durabilité
Laurent Bersier, réalisateur vidéo basé à Lausanne, se décrit comme un curieux, guidé par un désir sincère d'explorer comment son métier peut « faire avancer la société. »
Laurent Bersier en reportage pour Kaos Movies
(photographie : Anaïs Salson)
Depuis ses débuts en 2006, il s'est attaché à mettre son art au service de causes qui lui tiennent à cœur, notamment la durabilité et l'économie sociale et solidaire. Son parcours vers l’engagement durable ne suit pas une transformation soudaine, mais s’est construit au fil des rencontres et des projets. « C'est l'engagement dans la société pour quelque chose auquel on croit, » explique-t-il. Déjà en 2015, Laurent participait au lancement d’une web TV dédiée à l'économie sociale et solidaire qui s’appelait « les visionnautes. » Ce projet, qu'il qualifie de « travail de réseau » a permis de mettre en lumière des initiatives souvent invisibles et d'amplifier les efforts de leurs créateurs.
« L'importance du réseau, oui, c'est sûr, » dit-il, convaincu que les projets gagnent en force quand ils sont partagés. Ces expériences de terrain ont en fait modelé sa vision de la communication : un outil pour "donner plus de visibilité aux initiatives qui vont dans le sens d'une société plus durable et plus juste. »
Laurent Bersier en reportage pour Kaos Movies
(photographie : Anaïs Salson)
Une inquiétude calme et constructive
« Je suis inquiet, mais pas anxieux. Il y a des choses qui ne vont pas dans le bon sens, mais dans les crises, il y a aussi des choses qui émergent. Je suis assez peu touché par l'éco-anxiété, car je vois tellement de gens qui se bougent pour que les choses changent… »
Laurent Bersier en reportage pour Kaos Movies
(photographie : Anaïs Salson)
Pour lui, la complexité des défis actuels exige une forme de sérénité lucide, qui reconnaît les problèmes tout en cherchant activement des solutions.
Cette posture lui permet de ne pas sombrer dans l'anxiété, mais de se concentrer sur les actions qu’il peut entreprendre, à son échelle, pour inspirer et ouvrir des voies nouvelles.
Laurent Bersier en reportage pour Kaos Movies
(photographie : Anaïs Salson)
Pour Laurent, l'important est de continuer à avancer, même si tout n'est pas parfait. « Je pense qu'il y a des gens qui se mettent peut-être des fois des barrières parce qu'ils ont l'impression de ne pas être parfaits. Moi je ne suis pas un perfectionniste. Donc je vis bien le fait de ne pas tout faire parfaitement, y compris le fait de ne pas être parfaitement dans la durabilité. »
Interrogé sur l’impact de l’IA dans son métier, Laurent nous répond que l’attrait du métier réside dans l’authenticité et l'imperfection humaine, des éléments qu'il juge difficilement reproductibles par des machines. Il se demande si un contenu généré automatiquement aura le même impact : « Est-ce que ça va intéresser le public ? ce qui est intéressant dans ce reportage, c'est le côté humain, le côté imparfait" . La question de l'envie elle est importante. C'est comme quand tu vois des robots qui battent les humains aux échecs. C'est marrant une fois, mais on n'a jamais vu des championnats de robots entre eux d'échecs. »
Quand l’émotion donne du sens
En tant que réalisateur, Laurent aime transmettre de l'émotion à travers les projets qu'il filme. « Ce que j’aime, c’est de faire des belles images, déjà. Et puis de prendre dans le discours des gens ce qui va être à la fois pertinent, mais en même temps sentir l’émotion, l’engagement de la personne pour que ça puisse toucher les gens. »
Laurent Bersier en reportage pour Kaos Movies
(photographie : Anaïs Salson)
Il cherche à saisir plus que des scènes ou des actions ; il veut capturer l’essence de l’engagement des personnes qu’il filme, leurs convictions et leur énergie.
Ce processus lui permet de créer des vidéos qui résonnent authentiquement avec le public. "Il y a une grande satisfaction à capter l’émotion et l’engagement de quelqu’un à travers des images ; cela peut toucher ceux qui les regardent," dit-il, soulignant le rôle des émotions dans la connexion avec l’audience. Le rôle de la vidéo dépasse la simple diffusion d’information : il s’agit de rendre visibles des projets et des initiatives qui, sans cela, resteraient méconnus du grand public.Laurent espère ainsi qu’en mettant en lumière les projets durables et les initiatives sociales, son travail contribuera à bâtir un monde plus conscient et connecté aux valeurs de justice, de solidarité, et de respect de l’environnement. "Pour moi, c'est l'occasion d'essayer de faire en sorte que mon métier serve à quelque chose qui fait avancer la société."
Pour en savoir plus sur la série et consulter les autres articles
Article 6 : De la passion à l'engagement : le parcours de Laurent Bersier, réalisateur vidéo...
Article 5 : « Il n'y a pas de mode d'emploi à la durabilité » l’approche pragmatique de Sylvac
Article 4 : Apprendre à comprendre : WattEd, l’art de démocratiser les enjeux liés à l’énergie
Article 3 : Quand une prise de conscience devient le tremplin d'une révolution durable (Yves Joliat)
Article 2 : Yaëlle Blanc : se réinventer de l'intérieur
Article 1 : Kouros Ghavami : redéfinir l’industrie brassicole avec la durabilité
Article Introductif : Envisager: donner un visage à la durabilité
Pourquoi la série Envisager ?